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L’ALGÉRIE


ET


LE BUDGET.




SECONDE PARTIE.
LES EUROPÉENS.




I. — TRAVAUX ET FRAIS DE L’INSTALLATION FRANÇAISE.

On n’a pas assez remarqué en France ce qu’il a fallu de zèle et de dextérité administrative pour transformer les villes barbaresques en cités européennes, pour assouplir une foule à peu près indisciplinée aux règlemens de notre police, à la domination de nos intérêts. Le lendemain de la chute, d’Alger, une armée se trouve réunie, avec tout son encombrement, dans la ville conquise. À peine y trouve-t-elle quelques casernes de la milice turque, hors d’état de contenir la dixième partie de son effectif ; il faut créer des abris. De nombreux vaisseaux, qui viennent approvisionner cette armée en vivres et en matériel de guerre, ne trouvent dans le port qu’un refuge incommode et dangereux ; il faut améliorer ce port. La ville ne répond en rien à sa nouvelle destination. L’inextricable chaos de ses ruelles étroites y gêne l’action