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des missionnaires espagnols forment en tout une population de trois à quatre mille ames. La Haute-Californie s’étend au nord de la Vieille-Californie, entre les 32e et 42e degrés latitude ; elle est bornée au nord par l’Orégon, à l’ouest par l’Océan Pacifique ; au midi par la Basse-Californie, la Mer Vermeille et la province mexicaine de Sonora ; à l’est les Montagnes-Rocheuses la séparent de la province de Santa-Fé. Ce vaste territoire est partagé de l’est à l’ouest en plusieurs zones inégales par deux grandes chaînes de montagnes, la première, les Monts Californiens, qui s’élèvent à une distance de cinq à dix lieues de la mer ; la seconde, la Sierra-Nevada, qui, au nord de la Mer Vermeille, se réunit aux Monts Californiens. Ces deux chaînes renferment entre elles un pays formé de nombreuses vallées arrosées de petites rivières qui se perdent dans des lacs de peu d’étendue.

Les deux principaux fleuves sont le Rio-Sacramento, qui court du nord au sud et vient se jeter dans la baie de San-Francisco, vers le 38e degré latitude, et le Rio de San-Joaquin, qui coule du sud-est au nord-ouest, et, près de la baie San-Francisco, se réunit au Rio-Sacramento. À l’est de la Sierra-Nevada s’étend jusqu’à la chaîne des Montagnes-Rocheuses ou Sierra-Verde un immense désert formé de vastes plaines sablonneuses, incultes, à peine habitées par quelques tribus errantes. Le Rio-Colorado, qui se jette dans la Mer Vermeille et dont les affluens prennent leurs sources dans les Montagnes-Rocheuses vers le 32e degré, est le seul cours d’eau considérable qui parcoure cette sorte de désert. Au reste, aucune de ces rivières n’est navigable.

La partie de la Haute-Californie la plus connue et la plus intéressante par ses ressources est la vallée Bueneventura, nom généralement donné à l’espace compris entre les Monts Californiens et la Sierra-Nevada. Cette vallée s’ouvre sur la vaste baie de San-Francisco, où se jettent les deux principales rivières qui fertilisent ce beau pays. Cette baie est fort considérable ; l’entrée en est assez difficile, et la barre souvent périlleuse à franchir ; mais, une fois engagés dans ce vaste golfe, les bâtimens y trouvent plusieurs excellens mouillages. À l’entrée de la baie, on rencontre le presidio, demeure du gouverneur sous la domination espagnole, la mission qu’occupaient les moines franciscains chargés de convertir et de civiliser les Indiens, et la petite ville de Yerba-Buena, en face de l’île du même nom. Au nord de la passe étroite par laquelle on pénètre dans l’intérieur de la baie, s’élève le mont de Palerme ou mont de la Table, à environ huit cents mètre au-dessus du niveau de la mer ; ce mont, à pic du côté de la mer, s’abaisse peu à peu du côté de la baie. Le fond nord du golfe prend le nom de baie de San-Pablo, et c’est là que se jette le Sacramento, qui traverse la région des mines.