Page:Revue des Deux Mondes - 1849 - tome 1.djvu/28

Cette page a été validée par deux contributeurs.

LES


ANIMAUX UTILES.




I.


LE HARENG.[1]




Jadis toutes les sciences étaient sœurs et sœurs jumelles. Autant et plus que les lettres peut-être, elles formaient une république véritablement démocratique ou les castes étaient inconnues, ou le mérite seul déterminait les rangs. Entre eux, comme aux yeux du public, les savans de même valeur étaient égaux. En présence d’un Cuvier et d’un Lavoisier, nul n’aurait songé à la hiérarchie. Il n’en est plus tout-à-fait de même aujourd’hui. Depuis un demi-siècle, la science a payé par de riches bienfaits matériels l’estime dont le vulgaire avait jusque-là entouré sur parole ses magnifiques abstractions. En se popularisant ainsi, elle a grandi aux yeux de la foule ; mais en même temps elle en a subi jusqu’à un certain point les préoccupations. Tout naturellement, les hommages du dehors se sont adressés de préférence à celles de ses

  1. Histoire naturelle du Hareng, par M. A. Valenciennes, de l’Académie des Sciences, professeur de zoologie au Muséum d’histoire naturelle. — Extrait du t. XX de l’Histoire naturelle des Poissons, par MM. G. Cuvier et A. Valenciennes.