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DU


COMITÉ CENTRAL


POUR LES ÉLECTIONS.


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Gardons-nous des méprises ; ne nous payons pas de vains mots, et voyons les choses comme elles sont. Nous avons, depuis soixante ans, essayé de tous les gouvernemens sans avoir pu jamais en garder aucun ; toujours les nouveautés politiques nous ont séduits et bientôt après dégoûtés. Républicains en temps de monarchie, royalistes sous le régime républicain, nous avons mis notre constante étude à déjouer nos institutions, et notre joie la plus grande à ruiner de nos mains notre propre souveraineté. De catastrophe en catastrophe, de déception en déception, de faute en faute, nous voici ramenés au point de départ. Allons-nous recommencer de plus belle l’œuvre de destruction ? voulons-nous, de gaieté de cœur, avec notre expérience de plus et nos illusions de moins, tenter encore les aventures ? Si la fantaisie nous en prend, hélas ! la route est toute tracée, et les étapes sont connues d’avance. Chacun sait combien de constitutions républicaines il faut traverser pour aller de la république à l’empire, par combien de chartes libérales il faut passer pour revenir de la monarchie à la république. République à tous ses degrés, despotisme militaire sous toutes ses formes, monarchie avec toutes ses variantes, ces demeures d’un jour sous lesquelles la France a pu à peine reposer sa tête ont été renversées les unes sur les autres, et leurs débris mêlés jonchent notre sol. À qui s’en prendre ? À ces constitutions elles-mêmes ? Chacune a sa vertu qui lui est propre ; à chacune d’elles quelque peuple plus heureux a dû son salut, sa gran-