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de justice et de gratitude à la fois, pour les voyageurs de quelque distinction qui ont été appelés à Java par leurs affaires ou par une louable curiosité, de reconnaître qu’ils y ont été accueillis non-seulement avec tous les égards possibles, mais avec la plus noble, la plus cordiale, nous avons presque dit la plus royale hospitalité. Le gouvernement les a autorisés à visiter l’intérieur de ce magnifique pays, leur a fait délivrer des chevaux de poste à ses frais, pour qu’ils pussent parcourir en peu de temps les belles routes qui, depuis l’administration de Daendels, sillonnent les riches plaines et les montagnes si pittoresques de cette île enchantée : il les a recommandés aux résidens et aux princes indigènes, il les a comblés, en un mot, d’attentions somptueuses et d’honorables prévenances ; mais, pour peu que l’un de ces voyageurs soit l’agent d’un gouvernement étranger, il ne peut être reçu et traité officiellement comme tel à Java, à moins d’instructions spéciales du ministre des colonies, et sa curiosité, quelque légitime, quelque naturelle, quelque innocente qu’elle soit, rencontrera, en cherchant à se satisfaire, des obstacles que le simple touriste n’aura pas même soupçonnés. Le timeo Danaos est, ce nous semble, poussé à l’excès à Batavia. Quoi qu’il en soit, si nous en jugeons par ce que nous avons éprouvé nous-même en visitant, sous la protection du gouvernement colonial, ces merveilles de la nature et de la civilisation, on ne peut que faire des vœux pour l’affermissement et la durée de la domination hollandaise dans l’archipel oriental.

Le libre exercice des religions professées par les différentes sectes aux Indes néerlandaises est placé sous la protection du gouvernement, en tant qu’il ne porte aucune atteinte à la sûreté publique. Les traitemens des ministres des différentes sectes chrétiennes sont payés par la caisse coloniale, et le gouverneur-général est autorisé à accorder des traitemens aux ministres de telles autres sectes dont l’établissement pourrait être autorisé à l’avenir.

Tous les ports des Indes néerlandaises qui, d’après les règlemens ou des résolutions particulières, sont ouverts au grand commerce, sont accessibles à tous les peuples qui vivent en bonne intelligence avec le royaume des Pays-Bas. Dans les ports ouverts au petit commerce seulement, on n’admet que les caboteurs et les navires indigènes. Les ports des îles Moluques sont expressément compris dans cette disposition.

La fabrication exclusive du sel, pour le compte du gouvernement, est maintenue, et ce monopole, dans son mode actuel d’application, pèse d’une manière vraiment déplorable sur la population indigène. Le commerce exclusif de l’opium est également maintenu comme l’une des sources les plus importantes du revenu public. Enfin, il est recommandé au gouverneur-général de veiller au maintien de la culture obligée des épiceries aux îles Moluques. Il doit veiller également à l’exécution