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chait à s’organiser sur la frontière de France, le cabinet de Vienne en prit occasion pour se prononcer sur les nécessités politiques qui devaient, à ses yeux, l’emporter sur le désir même de la paix, et pour déclarer qu’une révolution dans le Piémont devant avoir pour suite inévitable un soulèvement dans la Lombardie, il se croyait obligé de prendre, à tout prix, les mesures les plus propres à étouffer dès le principe une tentative de cette nature. Tous ses désirs se bornaient en Italie à maintenir ce qui existait ; mais toute insurrection voisine des provinces lombardes lui créait un danger avec lequel il ne pouvait transiger. La question du Piémont était pour lui celle de l’Italie tout entière, et, si le principe de non-intervention à l’aide duquel la France venait de constituer la Belgique lui était opposé, il protestait à l’avance contre l’impossibilité de le reconnaître, quelles que pussent être d’ailleurs les conséquences de la détermination que lui dictait l’intérêt de la monarchie. Il n’y avait pas lieu à se tromper sur les dispositions véritables du prince de Metternich. Les instructions envoyées à tous les ambassadeurs d’Autriche en Italie, les dispositions militaires prises sur les frontières de la Lombardie s’accordaient de tous points avec son langage, et ce langage n’était lui-même rien moins qu’arrogant, et témoignait d’une volonté froidement mûrie. Les gouvernemens ne pouvaient souffrir, disait le prince chancelier, qu’en vertu d’un principe inapplicable, on restreignit ainsi la sphère de leur action politique. La vraie doctrine était, selon lui, que chacun d’eux pouvait agir comme bon lui semblait. Il déclarait que, pour établir le droit d’intervention des gouvernemens, il était prêt à s’exposer à l’intervention des peuples, parce qu’alors la question nettement posée deviendrait une question de force ; qu’il aimait mieux périr par le fer que par le poison, car, les armes à la main, il avait du moins une chance que le poison ne lui laissait pas ; qu’en un mot, si l’intervention de l’Autriche en Italie devait amener la guerre, il était prêt à l’accepter, car, péril pour péril, il préférait un champ de bataille à une révolution.

Les doctrines et les déclarations du cabinet autrichien restèrent invariables sur le droit qu’il avait d’intervenir en Italie, et sur le devoir que lui imposait le soin de sa propre conservation de ne souffrir aucun mouvement révolutionnaire dans le voisinage immédiat de ses possessions italiennes. J’en ai dit assez pour faire comprendre combien il a dû en coûter à Vienne, après la première occupation de Bologne et de la partie septentrionale des états pontificaux, pour céder aux vives représentations du général Sébastiani, et pour prendre à l’instant même, en 1831, l’engagement de faire retirer les troupes qui avaient déjà occupé tous les petits états du nord de l’Italie et une partie des possessions du saint-siége. On sait que l’exécution de cet engagement fut complétée, au mois de juillet, par l’évacuation de la place d’Ancône et des Légations. Ce qui n’est peut-être pas aussi généralement connu, c’est