Cette population de 61,624 individus donnant droit à l’indemnité se subdivise comme il suit :
Affranchis urbains | 7,874 |
Affranchis ruraux | 53,750 |
L’indemnité allouée par le décret à la Martinique, étant de 22 millions 618,286 fr., donne par individu la somme de 367 fr.
Le même calcul pour la Guadeloupe fait ressortir, d’après le crédit qui lui est affecté, 391 fr. par individu affranchi ;
A la Réunion | 600 fr. |
A la Guyane | 492 |
Au Sénégal et dépendances | 162 |
A Nossibé et Sainte-Marie | 48 |
D’après les dispositions du décret, le propriétaire rural n’aura la libre disposition que d’un tiers de l’indemnité ; les deux autres tiers seront en quelque sorte hypothéqués par les salaires de ses ouvriers ou par les améliorations à introduire dans son habitation et dans ses cultures, condition dérisoire dans la position critique où il va se trouver.
par individu | |
---|---|
Le propriétaire de la Martinique ne disposera donc en réalité que de | 122 fr. 33 c. |
Celui de la Guadeloupe de | 130 33 |
Celui de la Réunion de (individu. | 200 » » |
Celui de la Guyane de | 164 » » |
Au Sénégal et à Nossibé, la distinction ne peut pas être faite, car les captifs ne sont pas employés à la culture.
Voilà à quoi se réduit réellement la libéralité du gouvernement de la république envers les malheureux colons ! Encore avons-nous négligé de retrancher de l’allocation totale les 6 millions qui doivent être prélevés pour la fondation des comptoirs d’escompte.
Par le procédé que semble avoir adopté le gouvernement pour établir son évaluation, nous n’arrivons pas à une justification plus satisfaisante de son chiffre d’indemnité. En effet, si nous calculons la journée du noir à 75 centimes, comme l’établit l’exposé des motifs, pour 250 jours ouvrables dans l’année, moyenne très modérée, le propriétaire aura à payer en salaire par an et par travailleur 187 fr. 50 cent., soit pendant cinq ans 939 fr. 50 cent. Or, nous venons de voir que l’indemnité accordée à chaque colonie donne un chiffre inférieur de plus de moitié, en moyenne, à celui qui résulte de ce calcul.
Nous savons quels sont nos embarras financiers, nous n’ignorons