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DE LA


CONSTITUTION NOUVELLE


AU POINT DE VUE DE LA SITUATION POLITIQUE.




Qu’on se rassure, nous ne venons point faire ici de théorie ; nous savons aussi bien que personne que le temps en est passé ; nous ne venons point demander à un document improvisé, sous le feu des barricades, ni cette maturité de réflexion qui caractérise les œuvres du raisonnement, ni cette intelligence des passions humaines que donne seulement et à grand’peine la pratique du gouvernement, ni cette heureuse conformité aux habitudes et aux mœurs nationales que le temps seul a pu imprimer dans d’autres pays à des institutions enracinées dans le sol. Nous n’y cherchons ni unité de conception, ni principes réguliers. La mode n’est point aux principes, et nous le comprenons : ils n’ont répondu aux espérances de personne. Ils ont brisé la main qui s’appuyait sur eux. Nous ne demandons pas non plus à la constitution nouvelle de présenter des apparences d’une vitalité bien durable. Le temps est passé également où l’on pouvait se permettre de songer un peu à l’avenir. Plus que jamais, et à nous plus qu’à personne, le long espoir et les vastes pensées sont interdits. C’est d’un point de vue beaucoup moins ambitieux que nous nous proposons d’envisager la constitution nouvelle. Pour un grand nombre de ceux qui la font, c’est une