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trésor en souffre donc aussi bien que le commerce. Afin de mettre les droits sur ces produits ouvrés un peu mieux en rapport avec ceux qui frappent les matières brutes, nous les fixerions, sur les cuivres purs laminés, à 10 francs au lieu de 50, et sur les autres produits en proportion. Il va sans dire que nous remplacerions la prohibition qui frappe le cuivre allié de zinc, lorsqu’il est filé ou poli, par un droit gradué sur tous les autres. À ces conditions, ces divers produits, au lieu d’offrir comme aujourd’hui des recettes ridicules, qui vont à 47 fr., 39 fr., 3 fr. et quelquefois même à 0, et qui ne s’élèvent pas toutes ensemble à plus de 95,863 francs, en y comprenant même la recette plus considérable obtenue sur le cuivre doré, tous ces produits, disons-nous, donneraient sans peine au trésor 300,000 francs par an.

Ce que nous venons de dire à propos du cuivre s’applique avec la même force à l’étain, sur lequel, par des rectifications semblables du tarif, on élèverait la recette de la douane de 47,373 fr., chiffre de 1845, à 100,000 fr. pour le moins. Cela s’applique également au zinc, où l’on remarque aussi dans l’échelle des droits, quand on passe du produit brut au produit ouvré, des différences à peine croyables : 10 cent. à 50 fr. Pour le plomb, la différence est moins outrée ; elle n’est que de 5 à 24 fr. les 100 kilogrammes : aussi y a-t-il eu au moins une faible recette de 87 francs sur le plomb battu ou laminé ; mais cette différence est encore beaucoup trop forte. Le droit de 24 fr. serait réduit à 10, et le revenu s’élèverait. Sans entrer à cet égard dans de plus longs détails, nous dirons que ces observations s’appliquent de même, avec plus ou moins de justesse, aux autres métaux, tels que bismuth, nickel, antimoine, cobalt, en ce sens du moins que l’assiette des droits est partout fort inégale, et qu’en réglant mieux l’échelle du tarif, on en augmenterait sensiblement le produit. Là recette sur ces articles s’élèverait alors, y compris les droits perçus sur le plomb brut, de 1,276,306 fr., chiffre de 1845, à plus de 2,000,000.

Voici donc les divers résultats que nous obtiendrions sur le chapitre des métaux :


Fonte 3,000,000 fr.
Fer et ses dérivés 3,000,000
Acier et ses dérivés 1,200,000
Cuivre de première fusion, pur ou allié 300,000
Cuivres ouvrés 300,000
Plomb et autres métaux, bruts et ouvrés 2,000,000
TOTAL 9,800,000 fr.

Ce résultat est fort supérieur, comme on le voit, à la recette actuelle, quoique nous l’ayons plutôt amoindri qu’exagéré. Ainsi, malgré la suppression totale du chapitre précédent, relatif aux pierres, terres et