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que le zinc, l’étain, le bismuth, l’antimoine, le cobalt, l’arsenic métallique, etc. Il paraîtrait d’autant plus convenable de le faire, que la Frange ne produit que de très faibles quantités de tous ces métaux. Sans proposer toutefois de nouvelles radiations, voyons seulement comment il conviendrait de régler cette partie du tarif, dans le double intérêt de l’industrie et du trésor public.

En ce qui regarde la fonte et le fer, nous avons déjà posé les bases. Pour la fonte, les droits, qui sont actuellement de 4 francs à l’importation par terre et de Belgique, de 7 fr. et 7 fr. 70 c. par mer, devraient être réduits au moins de moitié. Il serait en outre convenable et nécessaire d’arriver à les égaliser aussitôt que nos engagemens avec la Belgique le permettraient. Placés en face du bassin houiller de Valenciennes, qui, mieux qu’aucun autre centre industriel français, est en mesure de tirer parti des fontes étrangères, les producteurs belges auront toujours, à prix égal, la préférence sur tous les producteurs étrangers. Pourquoi fortifier, exagérer ces avantages naturels par des préférences injustes ? Par là nous ne faisons guère que faciliter l’établissement en Belgique de monopoles dont l’existence n’est que trop réelle, et qui ne sont pas moins funestes à ce pays qu’à nous. Un tel privilège est d’ailleurs contraire au développement de nos intérêts maritimes, qu’on affecte ailleurs de vouloir favoriser. Cette distinction fâcheuse étant supposée détruite, nous fixerons le droit sur les fontes à 3 francs les cent kilogrammes, sans distinction de provenances. À ces conditions, l’importation augmenterait considérablement. L’industrie du bassin de Valenciennes, qui a déjà considérablement gagné à la modération des droits opérée en 1836 et en 1841, qui doit même à ces utiles réformes son existence actuelle, en recevrait une nouvelle impulsion et un redoublement d’activité. Par rapport an trésor, le résultat serait à peu près nul, en ce sens que l’augmentation de l’importation compenserait l’abaissement du droit. Nous supposerons toutefois que la recette tomberait de 3,235,491 fr., chiffre de 1845, à 3,000,000.

C’est sur le fer proprement dit, en barres, en tôles, en fils, qu’il pourrait y avoir une augmentation de revenu considérable, si les droits étaient plus modérés, parce que l’importation, singulièrement restreinte aujourd’hui par l’exagération du tarif, est fort au-dessous des besoins réels du pays. Voici l’état actuel de la législation sur cette matière.

La loi distingue d’abord les fers en barres traités au charbon de bois et au marteau de ceux qui sont traités à la houille et an laminoir. Dans chacune de ces classes, elle distingue encore les barres selon leurs formes, plates, rondes on carrées, et selon leurs dimensions, distinctions qui ont toujours été fort peu convenables, et qui sont même devenues tout-à-fait sans objet depuis que les fers de toutes formes et de toutes dimensions se fabriquent à peu près par les mêmes procédés et à des conditions égales. Sur les fers traités au charbon de bois et au marteau,