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LA PAPAUTE


AUX TREIZIEME ET DIX-NEUVIEME SIECLES.




Histoire de la conquête de Naples par Charles d’Anjou, frère de saint Louis ; par M. Alexis de Saint-Priest, 4 vol. in-8o.[1]




L’alliance de l’histoire et de la politique devient plus étroite chaque jour, et elle rend au passé une vie nouvelle. Des questions et des faits qui semblaient avoir épuisé la curiosité et la controverse reprennent, au contact des révolutions et des conjonctures contemporaines, un intérêt imprévu. Ne voilà-t-il pas la vieille et classique Italie, saturnia tellus, qui veut encore occuper les imaginations et la renommée, comme si elle n’avait pas une double histoire, comme si elle n’avait pas deux fois régné sur le monde, d’abord par les armes, puis par la religion ? Et qui se montre surtout animé d’une ambition pareille ? Le pape. L’institution séculaire qui, placée au sommet du christianisme, a donné à la prédication de l’Évangile une autorité et des formes théocratiques, semble secouer la langueur dont elle était atteinte, et, par une initiative d’autant plus éclatante qu’elle était moins attendue, annonce le dessein de conduire les peuples à la conquête de la liberté. Ce spectacle

  1. Librairie d’Amyot, rue de la Paix.