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LA BELGIQUE


AU COMMENCEMENT DE 1848.




I. — Le bilan du parti catholique.

II. — Les chambres et les clubs. Le contre-coup de notre révolution.

III. — La question industrielle. La propagande teuto-flamande.




La Belgique n’a pas eu sa révolution de février. Elle nous avait devancés à notre insu. La véritable révolution belge, la seule qui réponde à des besoins formulés, s’est accomplie au mois de juin 14847 ; elle réside tout entière dans les déplacemens électoraux qui, à cette époque, ont substitué aux catholiques le parti libéral, exclu, depuis seize ans, de presque toutes les avenues officielles et réduit à puiser sa force dans l’action désordonnée des clubs. L’Europe n’a vu là qu’une oscillation parlementaire, et ce n’était rien moins qu’une rénovation sociale. L’immobilité du trône ne doit pas donner le change sur la portée de ce mouvement. La Belgique a pleinement réalisé l’utopie d’une monarchie républicaine. Toute force, tout intérêt de principes, toute initiative politique résidant là dans les partis, les solutions les plus graves et les plus décisives se trouvent forcément circonscrites dans le domaine des partis. La royauté n’est plus qu’un fait passif et secondaire, une sorte d’expédient diplomatique enté après coup et d’un commun