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DE


LA POPULATION


DE PARIS.




Il n’est permis d’avoir confiance dans la statistique qu’à la condition de se défier beaucoup des statisticiens. Aucune classe d’hommes laborieux ne s’est plus égarée dans la recherche de la vérité, n’a fait passer, sous des apparences de précision, de plus nombreuses erreurs, et n’a été conduite, par la déduction logique des bases qu’elle a souvent posées, à de plus étranges conclusions. Il semble, au premier coup d’œil, que recueillir exactement des faits susceptibles d’être exprimés par des nombres soit une tâche facile ; mais, à l’épreuve, on voit la plupart du temps les collecteurs accuser réciproquement leur insuffisance par la diversité des résultats que leur fournit un même sujet d’observations. Quand ils ne se copient pas, ils sont presque aussi rarement d’accord que plusieurs médecins au chevet d’un malade. Néanmoins, de même que toutes les sciences d’observation, la statistique se perfectionne, c’est-à-dire s’avance dans la découverte, de la vérité, par chacun des faits qu’elle constate : ceux-ci font reconnaître la part de l’erreur dans les recherches corrélatives ; les points lumineux qui se multiplient au