études sur les monumens de Persépolis, qui sont parfaitement analogues à ceux de Ninive, M. Flandin, reçut la mission d’aller dessiner, sous la direction de M. Botta, les antiquités de toute nature qui se découvriraient dans les fouilles de Khorsabad. Après quelques retards dont il importe peu de rappeler ici les causes, ces fouilles furent reprises pour ne plus être abandonnées, jusqu’au moment où toute la partie supérieure du monticule sur lequel avait existé le village moderne de Khorsabad fut pour ainsi dire rasée. Ce monticule n’était en effet que le cercueil de terre d’un immense palais qu’il recélait dans ses flancs, et que les fouilles dirigées par M. Botta ont presque entièrement exhumé. Nous l’avons dit, ce palais avait été ruiné par un incendie ; de là la destruction rapide des plaques de gypse servant de revêtement aux épaisses murailles de terre, qui, n’étant plus soutenues, finirent en se délitant par former le monticule même dans lequel les parties inférieures du palais restèrent enfouies. On ne pourrait mieux comparer l’état dans lequel s’est trouvé ce palais ninivite qu’à celui dans lequel se retrouvent encore les rez-de-chaussée des maisons de Pompéi, enterrés dans quelques pieds de lapilli ou petites pierres ponces auxquelles s’est superposée une très épaisse couche de cendres ; toutefois il faut faire observer que, dans certaines parties du palais, les plaques de revêtement avaient été enlevées ou martelées depuis l’incendie. Le plan presque entier du palais a pu se reconstruire à mesure que l’on pénétrait dans les salles immenses qui l’avaient jadis orné. Presque partout les murailles, aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur, étaient encore revêtues de plaques de gypse de très grandes dimensions, de 30 à 35 centimètres d’épaisseur moyenne, et représentant des figures plus grandes que nature de dieux, de prêtres, de rois, de guerriers, d’eunuques ou de captifs ; ailleurs, c’étaient des scènes de toute espèce, des attaques de villes fortifiées, des débarquemens, des combats, des triomphes, des chasses, des festins. Où les figures en relief n’étaient pas d’assez forte dimension pour garnir toute la hauteur de la paroi, on voyait deux rangs de bas-reliefs superposés et séparés constamment par une assez, large zone d’inscriptions cunéiformes sans aucun doute explicatives, et formées d’une dizaine de lignes régnant sur toute l’étendue de ces doubles bas-reliefs. Toutes ces sculptures avaient été peintes, il n’était pas possible d’en douter. Enfin de nombreuses portes extérieures du palais furent mises à découvert, et que l’on juge de la joie de M. Botta quand il reconnut que ces portes, constamment construites sur le même plan, avaient pour pieds-droits, comme à Persépolis, de gigantesques taureaux ailés à face humaine, d’un seul bloc d’albâtre, hauts de plus de cinq mètres, et la tête recouverte d’une riche tiare ! Derrière ces taureaux se trouvaient d’autres colosses également monolithes, et représentant des hommes étouffant des lions.
L’importance même de ces découvertes augmentait la difficulté de