ET LA
LIBERTE COMMERCIALE AUX COLONIES.
II. La Supresion del trafics de esclaves Africanos. Paris, 1845.
La législation coloniale des principaux états européens a reposé pendant long-temps et repose encore aujourd’hui, en ce qui touche aux intérêts commerciaux, sur une base à peu près commune : la prohibition. Le moment n’est-il pas venu d’examiner si cette législation, qui a dû prévaloir à une époque où la loi était avant tout l’expression de la force, se concilie encore avec les intérêts bien entendus des sociétés, avec les principes nouveaux de la science économique ? Alors que l’on n’avait pas découvert les véritables sources de la prospérité des nations, les métropoles ont pu croire fermement qu’il n’y avait de salut pour leur marine et pour leur commerce que dans l’asservissement de leurs colonies. Il ne faut pas s’en étonner. Quand les grands états européens fondèrent leurs premiers établissemens au-delà des mers, l’industrie de l’Europe était encore dans l’enfance. Les relations maritimes entre les puissances étaient bornées, et chacune d’elles croyait avoir trouvé dans