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LES


PEINTURES BYZANTINES


ET


LES COUVENS DE L'ATHOS.




Le mont Athos est situé au sud de la Macédoine, entre les golfes de Contessa et de Monte-Santo, à l’extrémité de la presqu’île chalcidique, qui ne se rattache au continent que par un isthme d’un mille et demi de large. Le point culminant de cette montagne, qui a huit myriamètres de long et dix-huit de circonférence, s’élève à 1,950 mètres au-dessus du niveau de la mer, et l’ombre qu’elle projette s’étend à une distance considérable ; au soleil couchant même, elle traverse l’Archipel et atteint les rivages de Troie, s’il faut en croire Chevalier, l’auteur du meilleur ouvrage qu’on ait écrit sur la Troade. Ce n’est cependant ni par sa hauteur ni par sa masse imposante que l’Athos est surtout remarquable. Ce qui signale particulièrement cette montagne à la curiosité du voyageur, c’est sa population de cinq à six mille ames, entièrement composée de moines. Ce qui la désigne à l’attention de l’artiste, c’est la singulière destinée de ses couvens, où l’art byzantin eut jadis son berceau, où il trouve aujourd’hui son dernier refuge.

Quelques noms de villes, Uranopolis, Diuna, Olophyxos et Cléonès, voilà à peu près tout ce que l’antiquité nous a laissé sur le mont Athos.