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LES


TOURISTES ANGLAIS.




II.

UN SOLDAT DANS L’INDE.

Camp and Barrack-Room, or the British army as it is. — London, Chapman and Hall, 1846.




Un spectacle grandiose entre tous, c’est celui que présente la Tamise à partir de South-End et Sheerness jusqu’au débarcadère de Westminster-Bridge. Sur ces flots jaunes, la traversée n’est guère que de trois heures ; mais pendant ces trois heures le plus splendide panorama se déroule devant les yeux du voyageur. Aux (vaisseaux succèdent les vaisseaux, et derrière les maisons du rivage, — ateliers, arsenaux, hôpitaux, villas, forteresses, — s’élancent les mâts aigus d’autres navires invisibles, enserrés dans les docks, où ils semblent attendre, non le moment du départ, mais la liberté de cette route liquide, constamment encombrée, constamment envahie.

Pour un homme au cœur sympathique, à l’imagination facilement excitable, il y a dans ce grand mouvement, qui de ce coin du monde se propage aux extrémités de l’univers, une source infinie de fantaisies et de rêves. Comment ne pas suivre par la pensée ce vaisseau de guerre qui va croiser sur les côtes d’Afrique, vaillante et dévouée sentinelle.