Qu’est-elle devenue ? où est-elle maintenant ?… Les parfums des fleurs, les senteurs du matin ont disparu ; le ciel s’est assombri. Me voici seul sur le sommet de cette montagne… un précipice est à mes pieds… les vents soufflent à faire peur.
A moi, mon bien-aimé ! à moi !
Mais tu es déjà si loin… et jamais je ne pourrai franchir ce précipice.
Où sont tes ailes ?…
Esprit mauvais qui ricanes et te moques, je te méprise !
Quoi ! ton ame, qui est immortelle et qui d’un seul élan peut s’élever jusqu’au ciel, ne saurait traverser cet abîme ! Tes pieds n’osent s’avancer plus loin ! Tu trembles, toi si fort, si courageux !
Montrez-vous donc à moi ; prenez un corps, une forme que je puisse briser, et si j’ai peur, eh bien ! alors, que je ne la possède jamais, celle que j’aime !
Suspends-toi à ma main, elle te guidera.
Que vois-je ? les fleurs se détachent de ta tête et tombent par terre ; puis à peine sont-elles tombées qu’elles courent comme des lézards ou rampent semblables à des vipères !
Viens, mon bien-aimé !
Grand Dieu ! le vent arrache ta robe et la déchire par lambeaux !
Mais viens ! que tardes-tu ?
La pluie ruisselle de tes cheveux, tes os percent ton sein et se montrent à nu.
Tu as promis, tu as juré d’être à moi !
Un éclair vient d’éteindre ses yeux.
Allons, vieille damnée ! retourne aux enfers. Ta tâche est accomplie ; tu as trompé un cœur grand et fier, étonnement des hommes et de lui-même. — Et toi, suis celle que tu as aimée.
Mon Dieu ! me damnerais-tu pour avoir aimé cette beauté idéale qui surpasse