Autour de toi tu répands la lumière… Oh ! ta voix, que je l’entende encore une fois… et après que je meure !
Cette femme qui te retient n’est qu’une illusion, sa vie n’est qu’une chimère ; son amour est comme une feuille qui tombe pour disparaître et s’anéantir parmi des milliers d’autres… Mais moi, je suis immortelle.
A mon secours ! Henri, à mon secours ! Je sens la vapeur du soufre et l’odeur des tombeaux.
Ame d’argile et de boue, mets bas toute jalousie et ne blasphème pas ; ce que tu vois est l’idéal d’après lequel Dieu t’a conçue ; mais tu t’es laissé tenter par le serpent, et te voilà devenue ce que tu es.
Je serai toujours avec toi.
O ma bien-aimée, pour te suivre j’abandonne ma maison. (Il sort.)
Henri ! Henri !
(Elle tombe évanouie avec son enfant. — Un coup de tonnerre se fait entendre.)
Chose étonnante ! le comte n’est pas ici.
Vous savez combien il est distrait ; il nous aura oubliés. Peut-être fait-il de la poésie.
Madame est très pâle ; elle semble n’avoir pas dormi… Elle ne nous a pas encore adressé un seul mot.
Ce baptême me rappelle certain bal où l’amphitryon, après avoir perdu la veille, aux cartes, toute sa fortune, continue à recevoir son monde avec une politesse désespérée.
Je quitte à l’instant ma charmante princesse ; j’arrive, croyant trouver un succulent déjeuner, et, au lieu de tout cela, je ne rencontre, comme dit l’Écriture, que pleurs et grincemens de dents.
George-Stanislas, veux-tu recevoir le saint baptême ?
Je le veux.
Voyez donc, madame semble s’être réveillée ; mais elle marche comme en proie à un rêve.