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au pied de la longue chaîne des Alleghanys, au bas de la crête la plus orientale connue sous le nom de Montagne-Bleue (Blue-Ridge), qui, en vertu de la configuration singulière par laquelle les Alleghanys se distinguent, court, ainsi que toutes les autres crêtes, dans le même sens que la chaîne et a la même étendue. Il est épars dans des sables d’alluvion ; on l’exploite aussi dans le roc même, où on l’a découvert dans des filons de quartz en quantité suffisante. On cite des exploitations d’or dans tous les états du littoral de l’Atlantique, au midi du Potomac jusqu’à celui d’Alabama, que baigne le golfe du Mexique. Les travaux sont ainsi dispersés sur une longueur en ligne droite d’un millier de kilomètres. Il y a lieu de croire que les gisemens d’or reparaissent aussi au nord du Potomac, à la base du Blue-Ridge ; mais, dans cette partie de l’Union américaine, il n’y a pas d’esclaves, et le travail humain, le travail libre, appliqué à la terre ou même aux manufactures, est trop productif pour qu’on s’y occupe de mines d’or. L’or n’est donc exploité que dans les états à esclaves, la Virginie, la Caroline du nord et la Caroline du sud, la Géorgie et l’Alabama, et il l’est languissamment, parce que ces gîtes, qu’à certain moment on avait beaucoup vantés, paraissent peu productifs. Le gouvernement fédéral, dans un excès de condescendance, avait créé un atelier monétaire dans les montagnes, afin d’offrir aux exploitans un débouché facile ; mais jusqu’à ce jour, l’approvisionnement annuel que toutes ces mines réunies ont fourni aux hôtels des monnaies s’est élevé une seule fois un peu au-delà de 1 million de dollars, c’est-à-dire de 1,509 kilogrammes. La production totale depuis 1824 jusqu’au 1er  janvier 1843 ne représente que 13,594 kilogrammes. On peut admettre qu’aujourd’hui la monnaie reçoit des mines la valeur de 1 million de dollars. Si l’on y ajoute un cinquième, et c’est beaucoup, parce que le gouvernement américain, ne frappant l’or d’aucun impôt, n’en provoque point l’exportation clandestine en lingots, et même l’attire vers les hôtels des monnaies par le haut prix qu’il en donne, on aura une production annuelle de 1,800 kilogrammes. La production totale, depuis l’origine jusqu’au 1er  janvier 1846, paraît être ainsi de 18,525 kilogrammes ; c’est un peu moins de 1 mètre cube. En monnaie française, ce serait 63,810,000 francs.


XI. — LE CHILI.

Le Chili présente beaucoup de ressources métallurgiques ; on en extrait aujourd’hui une bonne partie du cuivre que consomment les arts européens ; on y exploite même quelque peu de mercure, et il a produit, dès la découverte, des métaux précieux. Ce fut d’abord de l’or