l’Atrato et la mer du Sud, contient des filons aurifères bien reconnus aujourd’hui ; mais on s’y est attaché jusqu’à présent aux mines d’alluvion. On retire pareillement de l’or des sables de la province de Pamplona.
À la fin du dernier siècle et à l’ouverture de celui-ci, les deux hôtels des monnaies de Santa-Fé de Bogota et de Popayan donnaient annuellement ensemble 2,100,000 piastres en or. M. de Humboldt estime, pour cette époque, la production déclarée à 18,000 marcs, ou 4,140 kilogrammes d’or fin, et la production réelle à 4,714 kilogrammes. L’extraction alors allait toujours croissant. D’après des renseignemens puisés aux sources officielles, dont je suis redevable à M. le colonel Acosta, le monnayage moyen des deux années 1806 et 1807, pour les deux hôtels réunis, est de 22,363 marcs d’or, ou de 3,041,502 piastres, ce qui suppose, d’après ce qui m’a été rapporté sur la contrebande de ce tempslà, une production de 3,300,000 piastres, soit de 4,880 kilogrammes. Pendant la lutte de l’indépendance, qui fut longue et acharnée dans la Colombie (c’est là que combattait le libérateur Bolivar), l’exploitation des mines souffrit beaucoup. Il y a lieu de croire, c’est l’estimation de M. Jacob, que l’extraction déclarée, du 1er janvier 1810 au 31 décembre 1829, fut moyennement de 1,678,214 piastres, dont au moins 1,600,000 en or. Ce serait en poids de métal fin : argent, 1,911 kilogrammes ; or, 2,366 kilogrammes.
À cause de la contrebande, alors devenue plus facile, il faudrait compter au moins 100,000 piastres, ou 2,443 kilogr. d’argent, et 2 millions de piastres, ou 2,958 kilogrammes d’or. Depuis lors la production s’est relevée. Les deux hôtels des monnaies de Bogota et de Popayan ont frappé, en 1843, 1,862,090 piastres en or, soit 2,754 kilogrammes, en 1844, 1,696,500 piastres, ou 2,509 kilogrammes. La moyenne des deux années est de 1,779,295 piastres, ou 2,631 kilogrammes d’or.
Mais il s’est fait, dans ces dernières années, une active contrebande. Le commerce extérieur étant devenu facile, les exploitans en ont profité pour éviter non-seulement les droits, mais aussi les formalités gênantes qui leur étaient imposées. Il fallait, l’an passé encore, payer une taxe de 19 pour 100, et l’on ne pouvait exporter qu’après le monnayage, de sorte que le mineur du Bas-Choco aurait été forcé d’envoyer sa poudre d’or, à travers un pays impraticable, jusqu’à Popayan, d’où on la lui aurait retournée en espèces. Dans ces circonstances, presque tout l’or que donnent les lavages du Bas-Choco était expédié au dehors clandestinement. L’hôtel des monnaies de Quito, dans la république de l’Equateur, où l’on fabrique par an 100,000 piastres au plus, s’alimente de l’or du Choco. L’or des lavages voisins, celui de Barbacoas particulièrement, prend cette voie. Il se monnaie aussi à Quito un peu d’argent, qui paraît