fut dissoute; une élection générale s’ensuivit, et cette élection, pour laquelle le gouverneur déploya toutes ses ressources, lui donna ce que notre voyageur appelle «une bonne et active majorité.» C’est dans ces circonstances que le comte Cathcart, commandant des forces anglaises dans l’Amérique du Nord, a remplacé sir C. Metcalfe, rappelé en Angleterre par le déclin de sa santé.
Comme on le voit, il n’a été donné satisfaction à aucun des intérêts qui étaient en souffrance lors de la dernière rébellion. Le conseil exécutif n’est point responsable; le conseil législatif n’est pas le produit de l’élection. D’autres plaintes secondaires, ayant pour but le rappel de quelques mesures odieuses aux Canadiens[1], ont également été négligées, et cela nonobstant l’opinion des commissaires anglais, envoyés en 1835 par le ministère Melbourne pour examiner la légitimité de ces griefs. Ce n’est pas probablement une rigueur si inflexible, une résistance si obstinée, que conseillent les écrivains tories quand ils s’écrient ; « Il y a dix-huit cents ans que la base d’un bon gouvernement colonial a été trouvée; c’est la même qui doit régler tous les rapports humains; c’est la loi suprême de charité réciproque : Traite autrui comme tu voudrais être traité. Considérez donc les colonies comme des provinces éloignées; regardez leurs intérêts du même œil que ceux du Yorkshire ou du Middlesex; adoptez pour le Canada et les Indes les mêmes mesures que vous voudriez voir adopter pour vous, si Québec ou Calcutta était la capitale de l’empire britannique, etc.[2]. »
Faute d’écouter de si sages conseils et de céder à des inspirations si chrétiennes, le gouvernement anglais a contre lui, dans la législature coloniale, des adversaires qui, domptés pour le moment, doivent un jour relever la tête. Quatre factions distinctes, suivant l’auteur d’Hochelaga, sont en présence dans la chambre d’assemblée : les conservateurs du Canada supérieur, qui prédominaient depuis long-temps dans cette province, et représentent l’intérêt anglais, protestant, aristocratique; on connaît depuis long-temps ce parti sous le nom de pacte de famille (family compact), qui dit assez l’union, l’unanimité obstinée de ses adhérens. Viennent ensuite, en minorité quant au nombre, mais résolus et persévérans, les réformateurs de la même province, Anglais comme les premiers, mais inclinant à des principes d’affranchissement, et disposés à diminuer progressivement la prépondérance administrative. Ils ont naturellement pour alliés ces nombreux colons d’origine américaine, qui devaient s’associer au mouvement de 1837, et que leurs instincts républicains rendent particulièrement odieux aux agens de la