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CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.


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31 août 1846.


Il était convenu que la petite session n’aurait pas, à proprement parler, un caractère politique. Dans le discours de la couronne il n’a pas été question d’affaires. Le roi a adressé quelques paroles gracieuses aux deux chambres, et tout a été envoyé au mois de janvier On a voulu obtempérer sur-le-champ à la prescription de la charte, qui veut qu’après une dissolution une chambre nouvelle soit convoquée dans les trois mois ; mais du reste il n’y avait rien d’urgent à expédier, et dans quelques jours la petite session sera close. D’ailleurs, quelques jours aussi les conseils-généraux vont s’ouvrir, et ils réclament la présence de la plupart des pairs et des députés. Cependant les premières délibérations de la chambre de 1846 avaient un véritable intérêt de curiosité. La vérification des pouvoirs touche à tous les intérêts, à toutes les passions de parti, et les débats qu’elle soulève offrent toujours de piquans indices des tendances, des dispositions de l’assemblée. Nous avions aussi à faire connaissance avec les députés nouveaux, à voir leur attitude Les députés nouveaux convergent, pour la plupart, vers le parti du gouvernement ; ils apportent dans la chambre un dédain assez marqué pour certaines questions politiques, ils se disent avant tout hommes positifs, hommes d’affaires. Quelques-uns d’entre eux arrivent avec l’intention sincère de poursuivre avec ardeur des réformes économiques et financières, des améliorations administratives. Puisse ce beau zèle persévérer ! Quand on professe l’indifférence en matière de questions politiques, il faut au moins se montrer fécond et puissant pour le bien-être matériel.

La majorité, forte tant de ces nombreuses recrues que de son ancienne phalange a été compacte et résolue dès les premiers jours. Elle a porté dans la vérification des pouvoirs des intentions systématiques. Toutes les violations des formalités extérieures de la loi l’ont trouvée sévère. Dans tel collége, le scrutin avait été fermé une heure avant le terme prescrit ; la chambre a annulé l’élection, bien qu’elle eût été faite à une majorité considérable. Les faits moraux ont été appréciés dans un autre esprit. La majorité n’a pas voulu entrer dans l’analyse de touts les élémens qui constituent ce qu’on appelle corruption dans la langue politique ;