des plaintes ci-dessus énoncées. Le gouvernement anglais ne pense pas qu’il y ait lieu d’accuser cet officier d’un excès de zèle. En effet, il a été déclaré que le gouvernement de la reine, fort éloigné d’ailleurs de réclamer le droit de prendre connaissance des documens scellés des armes impériales, considérerait comme du devoir des officiers chargés de la répression de la traite de ramener au port d’expédition les navires suspects, au cas où il serait interdit à ces officiers de faire lecture du manifeste enfermé sous le sceau de l’état. Le capitaine Christie, en brisant le sceau apposé au manifeste du navire en question, a épargné aux armateurs les graves inconvéniens qui eussent été la conséquence du retour de ce bâtiment au port d’expédition. Cet officier n’a donc fait que s’acquitter de son devoir d’une manière convenable. Tant que le gouvernement brésilien n’aura pas fait choix entre l’alternative de voir reconduire les bâtimens aux ports d’où ils ont été expédiés, ou de leur remettre un duplicata de leur manifeste, il ne doit pas s’attendre à ce que le gouvernement de la reine donne aux officiers chargés de réprimer la traité l’ordre absolu de s’abstenir de rompre le sceau renfermant le manifeste des navires suspects.
M. Hamilton transmit au ministre brésilien une note qui posait l’alternative indiquée par lord Aberdeen. Le successeur de M. Aureliano, M. Paulino Soarez de Souza, refusa formellement d’obtempérer à la demande formulée par M. Hamilton, tout en protestant hautement contre la prétention de ramener au port d’expédition les navires dépourvus du duplicata exigé, attendu que l’article 1er des instructions du 20 juillet 1817 défend, disait-il, de détenir les navires qui ne contiennent pas d’esclaves, et l’absence d’un duplicata du manifeste ne pouvait en aucun cas justifier la détention. C’est sur ces entrefaites qu’arriva à Rio-Janeiro M. Ellis, chargé de traiter du renouvellement du traité de commerce, dont l’expiration était peu éloignée. Lord Aberdeen se flattait sans doute que les deux négociations se prêteraient un mutuel appui ; c’est le contraire qui arriva. L’irritation des Brésiliens, loin de s’apaiser, trouvait un nouvel aliment dans tous les actes de l’Angleterre. Il n’y avait pas jusqu’à ces paroles si violentes, si inconsidérées, que se permettent chaque jour, dans le parlement britannique, les hommes les plus considérables, qui n’eussent du retentissement dans les assemblées législatives de Rio-Janeiro. « Les dépêches de M. Hamilton et de M. Samo, écrivait M. Ellis, ont fait connaître à votre seigneurie l’audace avec laquelle s’opère l’importation des esclaves dans toute l’étendue des côtes du Brésil, et jusque dans le port même de Rio-Janeiro. Quelle que soit la notoriété de ces faits, M. Vasconcellos n’a pas hésité à déclarer en plein sénat, dans la séance du 25 février dernier, qu’aucun esclave n’a été débarqué au Brésil durant les douze derniers mois. Cette assertion n’avait pas plus de valeur aux yeux de l’auditoire que