en sorte qu’il puisse se concerter avec lui sur tout ce qu’il y aura à faire, sur la forme, sur l’heure et toutes les autres choses qui doivent précéder, accompagner et suivre ladite exécution, de manière à atteindre le but que se propose sa majesté, celui de la tenir secrète.
« Ayant ainsi tout réglé avec ledit don Eugenio, il ira à Valladolid, où, étant arrivé et ayant pris possession de son office, il communiquera sa commission au président de l’audience, à qui on écrit particulièrement pour que, s’il est nécessaire, il lui vienne en aide, particulièrement pour le religieux et les autres personnes dont l’assistance est absolument requise.
En ce qui touche le temps et l’heure où ledit don Alonso de Arellano doit se rendre à la forteresse de Simancas pour l’exécution et la manière dont il y sera procédé, lesdits don Alonso et don Eugenio pourront convenir de ce qui sera le plus propre à assurer le secret. L’idée qui se présente, c’est qu’il serait bon qu’il partît de Valladolid la veille d’un jour de fête, sur le soir, pour arriver à Simancas un peu après le commencement de la nuit, menant seulement avec lui un greffier de confiance et la personne dont il faudra se servir pour l’exécution de l’arrêt, avec le moins de domestiques qu’il sera possible, et que pour ce moment don Eugenio prépare le lieu par où ils doivent entrer dans la forteresse et la partie de cette forteresse où ils doivent se tenir, en sorte que tout reste secret. Et aussitôt après leur arrivée ils entreront dans la chambre où se trouvera ledit Florent de Montmorency, où, en présence dudit don Eugenio et d’une ou deux autres personnes de confiance et par-devant le greffier qu’on aura amené, on lui notifiera la sentence, la commission rogatoire, la réquisition ici faite en conséquence par le fiscal avec l’acceptation de cette réquisition, de quoi procès-verbal ayant été dressé et les dispositions prises pour que ledit Florent de Montmorency ne puisse se porter à aucun attentat sur sa personne, lesdits don Alonso et don Eugenio, après l’avoir encouragé, consolé et animé par toutes les bonnes paroles qu’ils pourront trouver, le laisseront avec le religieux ou les religieux qui doivent l’assister, comme il sera dit tout à l’heure
« Cette nuit et tout le lendemain qui sera jour de fête, jusqu’après minuit, il semble que l’on pourra différer l’exécution, afin que ledit Florent de Montmorency ait, plus de temps pour se confesser et recevoir les sacremens, si cela est jugé à propos, pour se convertir et faire dans ce sens toutes ses diligences ; sur un point si essentiel, il importe que l’on ne néglige rien et qu’on lui donne toutes les facilités possibles.
Minuit arrivé ou deux heures après, selon que cela sera jugé le plus convenable pour que ledit licencié puisse être de retour chez lui avant le jour, à Valladolid, on pourra procéder à l’exécution de la sentence en présence du religieux ou des religieux qui doivent l’aider à bien mourir, dudit don Eugenio de Peralta, du greffier, de la personne qui fera cette exécution, et, si on le croit nécessaire et opportun, d’une ou deux autres personnes de confiance dont l’assistance sera jugée utile, et il faut avoir bien soin que l’exécution ait lieu de telle manière qu’autant que possible ceux qui devront ensevelir le cadavre, n’ayant pas été du nombre des témoins de la mort, si l’on croit devoir y employer d’autres individus pour mieux dissimuler, ne reconnaissent pas que la mort a été violente…