La réaction religieuse porte ses fruits ; elle ramène sur la scène philosophique le matérialisme vaincu ; elle suscite au scepticisme du XVIIIe siècle de nouveaux interprètes ; elle rend à l’athéisme décrié du Système de la Nature quelque attrait et quelque prestige.
Inévitable effet de la crise que nous traversons et où s’unissent en un déplorable assemblage le fanatisme de quelques-uns et l’hypocrisie ou la faiblesse de tant d’autres ! Faut-il être surpris que beaucoup de fortes ames, profondément contristées ou violemment froissées par tout ce qui se fait et par tout ce qui se prépare, se précipitent aux dernières extrémités et opposent à l’insolence d’une réaction qui se croit sûre du triomphe la menace ou le défi d’une radicale négation ?
Nous comprenons, mais en même temps nous déplorons l’état de ces ames. Elles oublient que si les religions positives ont trop souvent donné des chaînes à la pensée, et au despotisme des instrumens, elles expriment