DANS
L'HISTOIRE ET DANS LA POESIE.
- I. Procès de condamnation et de réhabilitation de Jeanne d’Arc, publiés par M. Jules Quicherat ; Paris, 1841-46. —
- II.- Chronique de Perceval de Caigny, publiée par le même ; Paris, 1846. —
- III. — Jeanne d’Arc, trilogie nationale, par M. Alex. Soumet ; Paris, 1846.
C’était au moyen-âge une croyance de la chrétienté, et pour ainsi dire un dogme traditionnel, que Dieu honorait la France d’une protection particulière et qu’il l’avait choisie pour son royaume terrestre. Cette croyance éclate dans l’interprétation des faits historiques, et se traduit en merveilleuses légendes. Les rois de France sont les fils aînés de l’église, et, comme symbole de cette adoption, Dieu envoie dans la cathédrale de Reims, par la colombe qui porte les messages célestes, l’huile du couronnement[1]. La fiole de saint Remi trouverait aujourd’hui peu de croyans, même parmi les plus fervens soutiens du droit divin : le scepticisme moderne avait détruit le prestige long-temps avant que les terroristes eussent brisé le vase du sacre de Clovis ; mais, quoi qu’il en soit de la sainte ampoule, on ne peut douter que cette légende n’ait exercé une puissante influence sur les destinées de la royauté française, et par cela même
- ↑ Sacra ampulla, lilia, auriflammula, tria coelo allata munera… J. Hordal. Johannoe d’Arc historia, Pontimussi, 1612, p. 250.