Page:Revue des Deux Mondes - 1846 - tome 14.djvu/817

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LA LITTERATURE


DU


HIGH LIFE.




THE NEW TIMON, A ROMANCE OF LONDON





Peut-être ne se rend-on pas assez compte du travail qui s’accomplit à l’heure qu’il est en Angleterre, travail profond, mais peu apparent, que l’on surprend partout et qui touche à toutes choses, à la religion, à la politique, à la société, à la littérature. En France, nous faisons un grand vacarme autour de ce que nous prétendons renverser ; en Angleterre, on pourra bien ne laisser que fort peu de choses debout, mais c’est à peine si l’on entendra le bruit sourd des coups sous lesquels s’écrouleront les institutions séculaires. Nos voisins se mettent à l’œuvre en conscience et sans charlatanisme. L’établissement du free trade et l’organisation du puseyisme sont, pour qui les comprend bien, deux phénomènes après lesquels tout ce qui pourra arriver aura perdu le droit de nous surprendre, et pourtant il ne s’est trouvé personne pour dire : Réveillez-vous, une nouvelle ère va s’ouvrir ! Qu’on se figure la même chose arrivant en France ; dans quel chaos de systèmes, de théories et de prédictions il faudrait se débattre ! Ce que représente en Angleterre le free trade pour l’état, le puseyisme pour l’église, l’esprit d’analyse le représente pour la morale et pour la littérature. C’est un élément nouveau, tout aussi fatal à certaines fictions sociales, à certains