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L'ALLEMAGNE


DU PRESENT.




AU PRINCE DE METTERNICH.




IV.
GOETTINGUE.

Au. sortir de cette grande agitation que je laissais derrière moi, je fus tout étonné de trouver, en des contrées fort voisines, tant de silence et d’apathie. Je n’allais point droit à Leipzig par Erfurt, suivant la route ordinaire ; j’avais poussé plus au nord pour visiter Goettingue, et j’y arrivais assez lentement par Giessen, Marbourg et Cassel : c’étaient là des régions vraiment bien tempérées. Si l’Allemagne entière ressemblait à ce que j’en avais vu jusqu’alors, les politiques de vieille roche n’auraient plus qu’à se voiler la tête en attendant leur chute : ils devraient désespérer du succès de la résistance au milieu de ce mouvement universel, et leur meilleur parti serait d’abdiquer à temps ; mais il est encore des pays de bon exemple pour les encourager au maintien des saines traditions ; il est des endroits préservés, des gouvernemens corrects, des universités sages. Ainsi le Hanovre pourrait servir de modèle aux souverains