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et enfin, dans le règne végétal (car il n’y a aucune raison pour s’arrêter aux animaux), toutes choses se confondent.

Quoi qu’il en soit de ces recherches difficiles, il est certain que des corrélations fondamentales lient entre eux les êtres vivans. Le végétal se retrouve tout entier dans l’animal : les innombrables cellules du poumon et les innombrables vaisseaux du chyle représentent, les unes le feuillage aspirant les gaz atmosphériques, les autres la racine aspirant les sucs de la terre. La fonction est semblable, et l’homme, en définitive, ne se nourrit pas autrement que la plante. Si le végétal explique toute la nutrition chez l’homme, les animaux intermédiaires, de leur côté, expliquent les fonctions du mouvement, de la sensibilité et de l’intelligence. En un mot, si, au lieu de comparer organe à organe (ce qui devient très difficile dans le passage aux invertébrés, et impossible dans le passage aux plantes), on compare les quatre grandes fonctions, nutrition, génération, locomotion et sensibilité, et les quatre grands appareils qui les desservent, on reconnaît partout l’analogie : l’animal se nourrissant et se reproduisant comme le végétal, et l’animal supérieur se mouvant et sentant comme l’inférieur. À ce point de vue, l’identité de plan est manifeste ; rien ne se nourrit que par la cellule primitive, rien ne se reproduit que par une scission, rien ne se meut que par la fibre musculaire, et rien ne sent que par la fibre nerveuse.

Cette identité est reconnaissable encore dans les périodes qui ont précédé notre histoire. L’histoire de l’homme, celle du moins dont il se souvient, ne remonte pas à une époque très reculée. Quelques milliers d’années, c’est là tout ce que donne la mémoire des peuples ; mais, en compensation de ces annales qu’on cherche vainement, on a trouvé des annales qu’on ne cherchait pas, celles de la terre. Nombreuses ont été les périodes qu’elle a traversées, profondes les modifications qu’elle a subies, diverses les races qu’elle a nourries. On aurait pu penser que ces populations d’un autre âge trancheraient radicalement avec celles des temps historiques. Il n’en est rien. Et pourtant, si l’on en croit tous les indices, les conditions du milieu différaient grandement de ce qu’elles sont aujourd’hui : une terre plus chaude, une atmosphère autrement composée, une distribution différente des eaux. Néanmoins l’organisation des êtres appartenant à ces antiques périodes est telle qu’ils viennent sans peine se ranger dans les classifications. Alors verdoyaient des fougères colossales, alors rampaient dans le limon des eaux d’énormes amphibies ; mais ces fougères et ces amphibies ne sont que des espèces à mettre à côté de celles qui vivent avec nous, et, si la curiosité a pu se figurer que de pareils êtres devaient être étranges et merveilleux, elle a été déçue. Cette découverte singulière et inattendue est venue donner à la science un point d’appui de plus, et montrer que, dans un passé lointain et sous des conditions notablement différentes, les propriétés de la