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— Je fus trompé dans mon attente, l’issue ne fut pas telle. [Murmures étouffés de Bradshaw et compagnie.] Malgré tous les charlatanismes et les fausses représentations, l’issue ne fut pas telle, elle ne le fut pas.

« Je puis le dire dans la simplicité de mon ame, je n’aime pas, je n’aime pas, -je n’ai pas voulu le faire dans mon discours précédent, — je dis que je n’aime pas à fouiller les plaies, à découvrir la nudité ! Le point auquel je veux en venir est ceci : j’espérais obtenir la permission, quant à moi, de me retirer dans la vie privée. Je demandai à être quitte de ma charge ; je l’ai redemandé et redemandé, et que Dieu soit juge entre moi et tous les hommes si je mens en cette affaire. Il est connu de beaucoup que je ne mens pas quant aux faits ; mais, si je mens en mon cœur en cherchant à vous représenter ce qui n’était pas en mon cœur, de cela que le Seigneur soit juge. Que les hommes sans charité, qui mesurent les autres d’après eux-mêmes, jugent comme ils voudront. Pour les faits, c’est vrai. Quant à la sincérité et l’intégrité de mon cœur dans ce désir, j’en appelle au grand juge ! — Mais je ne pus obtenir ce que je demandais, ce après quoi mon ame soupirait, et la pure vérité est que beaucoup étaient d’opinion que ma demande ne pouvait pas être accordée. »


Maintenant qu’on l’a porté au pouvoir et qu’on l’a fait ce qu’il est, il ne quittera pas la place. Il exige que ceux qu’il a convoqués reconnaissent l’autorité qui les convoque, et il continue :


« Je suis fâché, je suis fâché, je suis mortellement fâché qu’il y ait sujet à cela, mais il y a sujet, et, si vous ne donnez pas satisfaction dans les choses que l’on vous demande raisonnablement, moi, pour ma part, je ferai ce qui convient à mon devoir, et je demanderai conseil à Dieu. -Voici donc quelque chose (montrant un parchemin écrit) qui vous sera présenté, et qui, je l’espère, suffira, avec les qualifications que je vous ai dites.

« Faites connaître votre opinion à cet égard en donnant votre assentiment et en signant ; cela vous donnera l’entrée pour faire, comme parlement, les choses qui sont pour le bien du peuple. Ce parchemin, quand on vous l’aura montré et que vous l’aurez signé comme je l’ai dit, terminera la controverse, et cela peut donner à ce parlement une marche heureuse et une bonne issue.

« J’avais pensé intérieurement qu’il ne serait ni déshonnête ni déshonorable, ni contre la vraie liberté, non, ni la liberté des parlemens, si, quand un parlement était choisi, comme vous l’avez été, en vertu de la puissance du gouvernement, et conformément à ce gouvernement, on exigeait, avant votre entrée dans la chambre, que vous reconnaissiez votre élection et l’autorité qui vous envoie. On s’y est refusé ; ce dont je me suis d’abord abstenu par une juste confiance, vous m’y forcez à présent. Voyant que l’autorité qui vous a élus est peu respectée, qu’elle est méprisée, j’agis ; — jusqu’à ce que vous ayez fait une semblable déclaration et qu’elle soit manifestée, jusqu’à