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C’est dans la même intention qu’il écrit au général écossais Lesley l’épître suivante :


Pour le très honorable David Lesley, lieutenant-général de l’armée des Écossais, cette lettre.

« Du camp des monts Pentland, 14 août 1650.

« MONSIEUR,

« J’ai reçu la vôtre du 13 courant, avec la déclaration dont vous parlez y incluse, — laquelle j’ai fait lire en présence d’autant d’officiers qu’il a été possible de rassembler, ce dont votre trompette peut donner témoignage. Nous vous faisons cette réponse, par laquelle j’espère, avec la grace du Seigneur, il paraîtra que nous continuons à être ce que nous avons déclaré être aux honnêtes gens de l’Écosse, désirant pour eux comme pour nos propres ames, notre affaire n’étant en aucune façon d’empêcher aucun d’eux d’adorer Dieu de telle façon, qu’en leurs consciences ils sont persuadés par la parole de Dieu qu’ils doivent le faire, quoique leur manière soit différente de la nôtre ; — mais nous sommes toujours prêts à remplir en cela les obligations que le covenant nous impose.

« Mais que sous prétexte du covenant, mal interprété, torturé hors de son véritable sens et de la justice, un roi soit accepté par vous et nous soit imposé, et que ceci soit appelé « la cause de Dieu et du royaume, » et que ceci soit fait « à la satisfaction du peuple de Dieu dans les deux nations, » - joignant à cela un désaveu des méchans ; sachez que celui[1] qui est à la tête de ces peuples, celui sur qui repose tout leur espoir et leur bien-être, à présent même, a une armée papiste en Irlande, combattant pour lui et sous ses ordres ; qu’il a le prince Rupert, homme dont la main s’est plongée profondément dans le sang de beaucoup d’hommes innocens en Angleterre ; qu’il a maintenant cet homme à la tête de nos vaisseaux, qui nous ont été volés dans un but méchant ; qu’il a les vaisseaux français et irlandais, commettant journellement des déprédations sur nos côtes ; qu’il a de fortes combinaisons avec les méchans de l’Angleterre pour lever des armées au milieu de nos entrailles, en vertu de nombreuses commissions qu’il a issues récemment à cet effet. — Comment les intérêts de Dieu, pour lesquels vous prétendez l’avoir reçu, et les intérêts méchans dans leur but et leurs conséquences, tous concentrés en cet homme, comment ces intérêts peuvent être conciliés, c’est ce que nous ne pouvons concevoir.

Et comment nous croirions que pendant que des méchans, notoirement connus, combattent et complotent contre nous d’un côté, et que de l’autre vous vous déclarez en sa faveur, comment nous croirions que ce n’est pas « épouser la querelle et les intérêts du parti des méchans, » mais que c’est purement combattre sur les anciennes bases par j’es principes précédens, pour

  1. Charles Stuart.