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SITUATION DE LA GRÈCE.

décider de la tendance de la chambre. Voici à peu près, sans tenir compte des nuances, quelle était la force relative des divers partis : 1o maurocordatistes, 20 à 25 ; 2o colettistes, 25 à 30 ; 3o napi-autochtones, 50 à 55. Reste, pour compléter le nombre de 125, une fraction plus difficile à caractériser ; cette fraction se compose surtout d’anciens chefs palicares, tels que Grivas et Grisiottis, jadis dévoués à M. Coletti, mais n’ayant pas voté avec lui dans l’assemblée nationale. Ce sont ceux qu’on appelle tantôt les nationaux, tantôt les audacieux. Il est bien entendu qu’en me servant de ces noms comme des précédens, je ne prétends ni les approuver ni les blâmer ; je les prends pour éviter ceux de parti anglais, parti français, parti russe, qui, avec raison, blessent les oreilles grecques.

Comme on le voit, il y avait contre les maurocordatistes une énorme majorité ; mais les napi-autochtones, bien qu’ils fussent les plus nombreux, n’étaient eux-mêmes qu’une minorité. C’est sans doute le sentiment de cette situation qui détermina les colettistes à faire, à l’insu de leur chef, alliance momentanée avec les maurocordatistes. Une liste fut donc concertée, liste dont le but avoué était de hâter la vérification en prévenant toute réaction ; mais les maurocordatistes eurent le tort grave de ne pas vouloir admettre sur cette liste des noms comme ceux des généraux Grivas et Grisiottis. Je sais tout ce qu’on peut reprocher à certains chefs palicares, notamment à Grivas. Il n’en est pas moins vrai que Grivas et Grisiottis se sont admirablement battus pour l’indépendance nationale, et qu’il n’est ni juste ni politique de ne leur en tenir aucun compte. Ajoutez qu’ici la fraction qu’ils dirigent était nécessaire pour former la majorité. Le résultat de cette faute fut qu’avertis du danger, les napi-autochtones se hâtèrent de tendre la main aux chefs palicares, et qu’avec leur assistance ils l’emportèrent à cinq voix de majorité. Composée de MM. Plapoutas, G. Notaras, S. Vlaïchos, Corfiotakis, Grivas, Grisiottis, Calamogdartis, Kaïris et Provelenghios, la commission fut donc tout-à-fait hostile à la minorité, et, de plus, entre les colettistes modérés et les autres fractions de la majorité, les défiances redoublèrent ; peu s’en fallut même que cet incident ne troublât l’harmonie ministérielle et ne séparât l’un de l’autre MM. Coletti et Metaxas.

Le parti de la sévérité avait ainsi triomphé ; mais il restait du moins à être juste. Il restait à adopter quelques principes, à poser quelques règles, et à les appliquer indifféremment aux membres de tous les partis. C’était, dit-on, le premier avis de la commission. Malheureusement, quelques incidens nouveaux vinrent exciter encore les passions