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LA GRECE


PENDANT LES TROIS DERNIERS MOIS.




A. M. le Directeur à la Revue des Deux Mondes.




Paris, ce 24 décembre 1844,


MONSIEUR,

Quand, au mois d’octobre dernier, j’ai essayé, avec l’impartialité la plus scrupuleuse, de faire connaître l’origine, les antécédens et les transformations diverses des partis en Grèce ; quand, au milieu de ce chaos, j’ai tâché de saisir la pensée dominante de chacun de ces partis, et d’exposer ses vues actuelles, je m’attendais à beaucoup de bruit à Athènes et à de nombreuses réclamations. Ce bruit et ces réclamations ont, je l’avoue, dépassé mon attente. Un seul parti, sans être tout-à-fait content, s’est hasardé à reconnaître que, si j’avais pu me tromper sur quelques détails sans importance, j’avais presque toujours frappé juste, et que la Grèce devait voir en moi un ami sincère et dévoué. En revanche, le parti anglais et le parti russe, les maurocordatistes et les napistes, n’ont pas trouvé de mots assez énergiques, assez amers pour exprimer leur douleur et leur indignation. Selon les uns, mon écrit est tout simplement un long factum contre l’Angleterre, et