Page:Revue des Deux Mondes - 1845 - tome 9.djvu/727

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

4 séminaires et plus de 300 maisons d’éducation renfermaient 9,251 enfans ; cinq ans plus tôt, on en avait trouvé plus de 13,000 ; cette diminution serait-elle déjà un des effets de la lutte engagée contre l’Université ? La population mobile logée dans les maisons garnies était évaluée à 35,000 individus, dont 500 étrangers. La base de la société, les familles, comprenaient environ 700,000 ames ; aux familles étaient attachées plus de 110,000 personnes, les unes par les liens de la domesticité, les autres par des services divers. Un fait digne de remarque, c’est qu’en 1831 le nombre des femmes excédait celui des hommes d’environ 26,000, tandis qu’en 1836 on a compté 8,000 hommes en plus cette différence en cinq années, ne pouvant être expliquée que par l’affluence des ouvriers de la province, et un symptôme d’activité industrielle,

Paris, en effet, n’est pas exclusivement la cite des Parisiens ; c’est une propriété nationale, le rendez-vous de tous les Français sa prospérité profite à chaque département ; sa splendeur rayonne sur tout le territoire. On a constaté, en 1833, que la moitié des personnes qui résident à Paris n’y ont pas pris naissance. Sur 23,176 individus décédés, 10,858 étaient originaires des départemens, et 17 de nos colonies extérieures. En considérant que les provinciaux qui viennent à Paris pour y exercer un état sont en général des hommes faits, tandis que la population d’origine parisienne comprend en foule des enfans et des adolescens, on serait conduit à supposer que dans la classe des adultes, les Parisiens natifs ont moitié moins nombreux que les départementaux. En multipliant par 40 le chiffre des décès dans chaque classe, on obtient un total qui donne une idée assez exacte du nombre des survivans. À ce compte, en considérant que sur 5,274 provinciaux décédés à Paris, les seuls dont la condition ait pu être vérifiée, on a trouvé 866 individus de la classe dite libérale, on est conduit conclure que plus de la moitié, que les deux tiers peut-être des personnes qui vivent à Paris de leur fortune ou de leur talent, y sont envoyées de tous les points du royaume. Paris gouverne la France, dit-on souvent avec l’accent du reproche. Erreur : c’est la nation qui daigne venir à Paris pour se gouverner elle-même. Les brillans salons de la société parisienne ne sont qu’un parlement à mille chambres où 70,000 députés de la province viennent représenter la civilisation française, de même que la France politique est représentée par ses mandataires spéciaux au Palais-Bourbon.

Dans l’ordre des professions salariées, certaines contrées semblent