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toire de la Faculté des Lettres, comme suppléant de M. Guizot, il ne manqua pas d’y parler de l’Allemagne, et il en parla pendant trois ans.

Un collègue éminent de M. Saint-Marc à la Sorbonne, le regrettable M. Fauriel, disait souvent qu’une fois maître des origines, on savait tout ; M. Fauriel allait un peu loin, et j’ajouterai naïvement, comme correctif, ce simple mot : quand on sait le reste. Mais ce reste est précisément ce que tout le monde d’ordinaire connaît le mieux, parce qu’on le pratique plus facilement, parce qu’on l’aborde sans effort. Il faut convenir toutefois que l’étude des commencemens a l’avantage de mieux faire comprendre ce qui vient après, en permettant de toujours rapporter les effets aux vraies causes, les développemens aux principes. Voilà pourquoi, ayant parlé au long de l’écrivain qui s’essayait sous la restauration, il nous reste beaucoup moins à dire de l’écrivain qui depuis s’est certainement perfectionné et étendu, mais qui n’a pu perfectionner que les mérites connus de nous et s’étendre que dans le sens que nous savons. Quand un caractère est bien fait, quand un talent est sain et par conséquent régulier dans son développement, il faut que le biographe renonce au mot de M. Royer-Collard : « On s’attend à de l’imprévu. » Tel est le cas de M. Saint-Marc Girardin, à qui arriva, du reste, le même bonheur facile qu’à toute sa génération : le flot de juillet le souleva et le mit en vue. M. Girardin avait déjà l’avantage de s’être donné lui-même de l’avance, d’être entré d’emblée dans la pratique, sans perdre les belles années de la jeunesse aux vagues aspirations et aux poétiques tentatives. La révolution de 1830, en portant subitement aux affaires les hommes jeunes, interrompit ou plutôt brusqua bien des carrières : ceux qui s’étaient mis en marche la veille se trouvèrent arrivés le lendemain. Ainsi en advint-il à M. Girardin. Dès lors, chaque année pour lui fut un pas en avant : peu à peu l’humble orateur des Bonnes-Lettres devint professeur en Sorbonne et député, le journaliste fut fait conseiller d’état, l’universitaire de collége s’assit au Conseil royal, et l’ancien lauréat enfin entra de plain-pied à l’Académie. Il serait superflu de suivre M. Saint-Marc dans toutes ces voies si légitimement ouvertes à son activité. On n’aurait désormais affaire qu’à des choses ou à des écrits trop récens pour n’être pas connus de tous : quoique le bruit n’en paraisse pas être monté jusqu’aux sphères olympiennes de M. Victor Hugo, on nous permettra de ne pas insister et de croire le lecteur mieux informé que le poète ne s’est donné l’air de l’être. L’homme et l’écrivain sont déjà en lumière pour nous : les prémisses étant connues, nous ne serons pas long sur les consé-