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NOTRE-DAME DE NOYON.




ESSAI ARCHEOLOGIQUE.
Seconde partie.[1]




VI

Si l’incendie du 21 juillet 1293 eût été aussi violent que le prétendent les archives de Longpont, si toutes les églises de Noyon, à l’exception de la petite paroisse de Saint-Pierre et de la chapelle des Templiers, eussent été réduites en cendres, la cathédrale ne pourrait avoir été reconstruite que vers les dernières années du XIIIe siècle, ou même au commencement du siècle suivant, et son architecture porterait nécessairement les caractères du style du XIVe siècle, car dans la plupart des monumens de l’Ile-de-France et de la Picardie les innovations de détail qui constituent ce style commencent à apparaître un peu avant l’an 1300, vers la première moitié du règne de Philippe-le-Bel. Or, il n’existe, dans toute la cathédrale de Noyon, que deux échantillons très peu importans du style du XIVe siècle, c’est à savoir la décoration appliquée sur les jambages des trois portes qui mettent en communication le porche occidental avec la nef de l’église, et les deux contreforts ou éperons qui soutiennent la façade de ce porche. Le porche lui-même paraît appartenir au XIIIe siècle ; les contreforts, au contraire, sont évidemment ajoutés après coup ; ils ne font pas corps avec la maçonnerie du porche ; les assises des deux constructions ne

  1. Voyez la livraison du 15 décembre 1844.