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nant avec eux les Braknas, trop faibles pour tenir leur engagement avec la France, et le damel ou roi de Cayor, auquel les Arabes firent comprendre que l’exploitation des hautes terres du fleuve était la ruine de ses sujets. L’ennemi incendia aussitôt le Walo, intercepta la navigation des escales, attaquant à coups de fusil les embarcations qui montaient à Galam ; de leur côté, les troupes françaises battirent les Maures, et foudroyèrent, avec leur artillerie, deux villages du Fouta. Découragées par ces sanglantes représailles, les tribus ne tardèrent pas à demander la paix, qui ne fut définitivement conclue qu’au mois de juin 1821. Deux traités s’ensuivirent : le premier cédait à la France les droits des Trarzas sur le Walo, le second donnait à la colonie toutes les terres du pays des Braknas où les Français jugeraient convenable de fonder des comptoirs.

Ce n’est qu’après la conclusion du traité de 1821 que commencèrent réellement les essais de culture. Le gouvernement ne négligea rien pour la réussite de cette grande entreprise. Après avoir alloué des primes à la production et à l’exportation des denrées, il fit don des graines et des instrumens aratoires, distribua des vivres aux travailleurs, participa généreusement aux frais des premiers établissemens, et prit enfin à sa charge la création d’un immense jardin qui pût devenir la pépinière d’où la colonie tirerait les plantes propres à naturaliser les végétaux étrangers et à les propager dans les terrains défrichés. De pareils encouragemens attirèrent les spéculateurs et séduisirent quelques indigènes. Les travaux ne se ralentirent pas de 1821 à 1824, et les nombreuses habitations du Walo furent partagées en quatre quartiers ou cantons. Le premier portait le nom de poste fortifié de Dagana ; là était la limite provisoire des établissemens de culture qui s’étendaient à quatre lieues, et comprenaient, outre l’habitation royale de Koïlel, à la charge de la liste civile du roi, plusieurs jardins particuliers. Le second, quartier de Richard-Tol, était le point central de la colonisation, et longeait les bords du fleuve sur une étendue de cinq lieues ; six habitations se groupaient autour de l’établissement principal, fondé par le gouvernement dans le Walo. Faf, le troisième canton, avait huit lieues de longueur sur la rive gauche ; un bras considérable du fleuve traversait et fertilisait les terres des dix établissemens qui composaient ce quartier. Le quatrième canton, appelé Lam’sar, à sept lieues de Saint-Louis, comprenait dix-sept habitations sur les rives de trois marigots. Enfin, huit plantations avaient été formées dans les îles environnantes. Les colons, ainsi que le gouvernement, ayant mis dans la culture du cotonnier leurs espérances de succès, cet arbuste fut le premier planté sur toutes les habitations particulières, qui comptaient, en 1825, 3,449,090 pieds de cotonniers, tandis que le recensement des quatre établissemens royaux en donnait à lui seul 1,124,000 pieds.

Malheureusement le produit des récoltes ne répondit guère à ce magnifique développement de plantations, et la colonie, qui avait d’abord expédié 6,734 kil. de coton égréné en 1822, et 7,257 kil. en 1823, après avoir vu