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ouverte. Depuis 1838, la Haute-Italie renonce aux conspirations permanentes, elle n’a plus de secret à garder, ni aucune crainte de se compromettre, et semble au moment de conquérir la liberté du franc-parler. Depuis quinze ans, la littérature libérale montre une intelligence de plus en plus complète du problème politique de l’Italie. L’erreur des sociétés secrètes a fait son temps. Quand l’Italie invisible osera se montrer au grand jour, alors seulement on pourra obtenir des résultats politiques. La révolution de 1830 a révélé au parti libéral la puissance de la publicité. Partout les élémens constitutionnels tendent à se développer, tandis que les obstacles s’affaiblissent. Le parti réformiste n’est au fond qu’un parti constitutionnel qui attend : les républicains italiens ne sont que des libéraux exaspérés ; ils veulent agir à tout prix parce qu’on les condamne à l’inaction absolue ; ils se rallieraient à une constitution le jour où ils pourraient se compter en public et connaître les dispositions du pays. Les guelfes, les absolutistes et les partisans de l’Autriche pourraient-ils, réduits à leurs propres forces, résister à l’élan national ? Ne se rangeraient-ils pas avec empressement dans les rangs d’un parti constitutionnel et conservateur ? Une constitution, voilà donc l’idée qui agite les états de l’Italie moderne. Maintenant, sur les moyens à prendre pour arriver à ce but, l’expérience d’un demi-siècle a prononcé. Le libéralisme n’a été vaincu jusqu’à ce jour que parce qu’il avait combattu avec le masque et le poignard des sociétés secrètes : il lui reste à briser ces armes impuissantes, à rejeter ces allures d’un autre temps, pour subir la rude épreuve de la publicité. C’est une voie dans laquelle ses premiers pas ont été trop heureux pour qu’il hésite encore à s’y affermir.


J. Ferrari.