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SOUVENIRS


D'UN NATURALISTE.




LES CÔTES DE SICILE

I.

LA GROTTE DE SAN CIRO, LA TORRE DELL'ISOLA.




Chargés de diverses missions scientifiques par le ministre de l’instruction publique, le Jardin des Plantes et l’Académie des sciences, M. Milne Edwards, M. Blanchard, aide-naturaliste de ce professeur, et moi, devions visiter la Sicile. Nous résolûmes de faire le voyage ensemble, et le 20 mars 1845 nous quittâmes Paris. Le 28, nous étions à Naples. En huit jours, nous avions traversé la France entière, donné un coup d’œil à Lyon et à Marseille, dormi à Gênes, visité ses palais, touché à Livourne, admiré le baptistère, la tour penchée et le Campo-Santo de Pise, bâillé d’ennui dans la triste enceinte de Civita-Vecchia, et maintenant en face de nous le soleil se levait derrière Castellamare, effleurait le profil du Vésuve, dorait le Pausilipe et le cap Misène, empourprait les eaux de la baie et faisait resplendir les blanches maisons de cette ville, dont on a dit qu’il faut la voir et puis mourir.