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DE L’ÉTUDE
ET DE
LA CONTEMPLATION
DE LA NATURE.[1]




En essayant de développer l’ensemble des phénomènes physiques du globe et l’action simultanée des forces qui animent les espaces célestes, j’éprouve deux appréhensions différentes. D’un côté, la matière que je traite est si vaste et si variée, que je crains d’aborder le sujet d’une manière encyclopédique et superficielle ; de l’autre, je dois éviter de fatiguer l’esprit par des aphorismes qui n’offriraient que des généralités sous des formes arides et dogmatiques. L’aridité naît souvent de la concision, tandis qu’une trop grande multiplicité d’objets

  1. Ces pages, dont nous devons la communication à M. de Humboldt, forment l’introduction de l’ouvrage où, en exposant ses idées sur le système du monde, l’illustre savant semble avoir voulu résumer les doctrines et les travaux de sa longue carrière. Cosmos s’adresse à toute l’Europe savante : oserons-nous dire que cette introduction s’adresse plus spécialement à la France ? Après l’avoir écrite en allemand, M. de Humboldt n’a voulu confier à personne le soin de traduire dans notre langue ces pages d’une philosophie si libérale et si ingénieuse, qui renferment ses idées les plus chères sur l’étude et la contemplation de la nature. Il a été son propre traducteur, ou plutôt il a pensé de nouveau en français ce qu’il avait pensé en allemand, car il s’agit ici non d’une traduction proprement dite, mais bien