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LA BELGIQUE


ET


LE PARTI CATHOLIQUE


DEPUIS 1830.




En politique comme en tout, on considère assez communément la Belgique comme le satellite obligé de la France : c’est une erreur ; les idées ont marché en sens diamétralement inverse dans les deux pays. Chez nous, 1789 et 1830 ont trouvé le trône et le clergé étroitement unis contre les idées libérales : en Belgique, au contraire, c’est le clergé qui, aux mêmes époques, s’est coalisé contre le trône avec le parti ultra libéral ; mais cette singulière alliance ne s’est accomplie qu’avec difficulté et sous l’empire de circonstances exceptionnelles qui ont subordonné un moment à des griefs de nationalité la question toujours pendante entre l’esprit philosophique et l’esprit théocratique. De là une double lutte qui donne à l’histoire des partis en Belgique sa véritable originalité. Si de cette donnée d’ensemble nous descendons aux détails de la situation actuelle, ces anomalies s’y dessinent sous un aspect encore plus frappant. Intérêts, tactique, langage, tout, chez les deux partis qui se disputent dans ce pays l’héritage de 1830, s’est trouvé jusqu’ici transposé. Les catholiques ont