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assez élastique pour empêcher un schisme. Quant à la rubrique et à la liturgie, elles ne reçurent leur dernière forme qu’en 1661, sous Charles II, quand l’esprit puritain était en décadence. De là, dans la liturgie encore plus que dans les trente-neuf articles, des incohérences, des contradictions que pouvait seul couvrir le désir bien arrêté de vivre en paix et d’éviter tout conflit. Néanmoins, au commencement du dernier siècle, sous les rois de la maison de Hanovre, l’esprit puritain regagna du terrain, et ce que l’esprit catholique avait laissé dans la liturgie tomba graduellement en désuétude. L’église anglicane, tout en conservant sa hiérarchie, se rapprocha ainsi par ses formes, par ses cérémonies extérieures, par ses doctrines même, des autres églises protestantes, et s’éloigna de plus en plus de l’église romaine. Tel était l’état de l’église anglicane quand le mouvement anglo-catholique d’Oxford se fit sentir. Hors de l’université, ce mouvement n’entraîna pas un grand nombre de prosélytes ; cependant, comme il arrive toujours, parmi ceux-là même qui s’en préservaient, beaucoup, sans le vouloir et sans le savoir, subissaient son influence. C’est ainsi qu’à la grande surprise, à la grande consternation des vrais protestans, on vit dans quelques paroisses le surplis reparaître et l’autel se charger, comme dans l’église romaine, de cierges et de fleurs. C’est ainsi que des ministres vêtus de blanc osèrent omettre ou intercaler certaines prières, s’agenouiller devant l’autel, tourner le dos à la congrégation. C’est ainsi que l’offrande elle-même fut rétablie et que l’on eut le scandale d’une quête faite de banc en banc. En présence de semblables énormités, le vieil esprit protestant s’émut et de toutes parts les plaintes des congrégations s’élevèrent jusqu’aux évêques ; mas les évêques eux-mêmes, notamment dans les diocèses d’Exeter et de Londres, s’étaient laissé gagner par la contagion. Ainsi que je l’ai dit, l’idée de la succession apostolique leur plaisait, et ils s’habituaient volontiers à se considérer comme l’autorité suprême de l’église, comme une autorité souveraine vis-à-vis des fidèles, indépendante par rapport à l’état. En condamnant l’école anglo-catholique d’Oxford, ils avaient donc fait de nombreuses réserves, et reconnu que sur plusieurs points de dogme ou de discipline l’église anglicane, depuis un siècle et demi, ne résistait point suffisamment à l’esprit puritain. En conséquence, les évêques, pour la plupart du moins, refusèrent implicitement ou explicitement de faire droit aux plaintes les congrégations. Les évêques de Londres et d’Exeter allèrent plus loin encore et enjoignirent formellement le rétablissement et l’exécution littérale de la rubrique et de la liturgie de 1661.