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les grands rabbins du culte israélite, ont de 3 à 6,000 francs ; les rabbins communaux de 300 à 1,000 francs.

On ne peut expliquer la médiocrité des traitemens assignés aux hommes éminens qui occupent les premiers postes de l’université qu’en remarquant qu’ils réunissent tous plusieurs fonctions entre leurs mains. Les fonctionnaires plus spécialement chargés de la direction ou de la surveillance administratives jouissent rarement de cette compensation. Le traitement des recteurs qui sont préposés à tout un ressort académique, c’est-à-dire à plusieurs départemens, est de 7,200 dans 5 ressorts, et de 6,000 dans 21 autres. Les inspecteurs-généraux reçoivent aussi 6,000 fr. Quant aux professeurs des collèges royaux et communaux, voici en nombres ronds les moyennes de leurs traitemens fixes et éventuels d’après les documens publiés par le département de l’instruction publique.


COLLEGES ROYAUX PROVISEURS CENSEURS PROFESSEURS « «
1er  ordre 2e ordre 3e ordre
De Paris 8,600 fr. 5,500 fr 5,000 fr. 4,500 fr. 4,000 fr.
De 1ère classe 6,000 4,000 3,500 3,300 3,000
De 2e classe 5,000 2,900 2,700 2,500 2,300
De 3e classe 4,000 2,400 2,300 2,100 1,800

Le traitement légal des fonctionnaires des collèges communaux est, selon la classe et le grade, de 2,400 fr., 1,800 fr… 1,600 fr. et 1,400 fr. ; mais, dans la plupart de ces collèges, les allocations des villes restent au-dessous des prescriptions des ordonnances. Parmi les fonctionnaires attachés aux 148 collèges de plein exercice, 233 seulement ont un traitement égal ou supérieur au minimum fixé. Les autres touchent en moyenne 1,200 fr. par an, et, comme le disait M. Villemain en 1843, on ne peut songer sans peine aux privations qu’un traitement si modique impose à tant d’hommes estimables. La situation des instituteurs primaires est encore plus précaire. La loi n’oblige les communes à leur assurer qu’un traitement de 200 francs, et quoique cette somme soit toujours plus ou moins dépassée, soit par les communes elles-mêmes, soit par les rétributions des familles qui ne sont pas tout-à-fait indigentes, il est indispensable de venir au secours de ces fonctionnaires si intéressans, si dignes et si nombreux.

Au-dessous des préfets, dont aucun n’a moins de 10,000 francs, se trouvent les sous-préfets au nombre de 277. 228 n’ont que 3,000 fr. de traitement, 21 reçoivent 4,000 fr., et, à compter de 1846, 28 toucheront 6,000 francs. Personne n’ignore que ces fonctionnaires sont,