Plusieurs élections viennent d’avoir avoir lieu, en remplacement des députés promus à la pairie. Comme il était facile de le prévoir, ces élections ont été favorables aux candidats conservateurs. Il était naturel de supposer que des collèges électoraux depuis long-temps fidèles à l’opinion conservatrice ne déserteraient pas leur drapeau. D’ailleurs, le ministère avait pris ses mesures pour réussir. Ce résultat, qui ne change en rien les forces respectives des partis dans la chambre, n’a donc une importance politique, et il serait passé inaperçu au milieu des évènemens du jour, si quelques organes de l’opposition, mal inspirés, ne l’avaient grandi en cherchant à le rapetisser par des argumens peu sérieux. Il faut avouer que le ministère du 29 octobre a des adversaires qui le servent quelquefois aussi utilement que des amis.
Au nombre des députés nouveaux, il s’en trouve deux ou trois que l’opposition déclare lui appartenir, et qui voteront, dit-elle, contre le cabinet. Nous conseillons à l’opposition de ne pas s’y fier. Si nous sommes bien informés, les espérances qu’elle fonde sur tel ou tel candidat seraient bien trompeuses. Si elle compte sur eux, le ministère fait de même de son côté. Qui des deux se fait illusion ? Qui a reçu les gages les plus sûrs ? Nous l’ignorons. Nous savons seulement qu’il y aura une dupe, et il est permis de croire, dès à présent, que ce ne sera pas le ministère.
Du reste, l’opposition a bien autre chose à faire en ce moment que de s’occuper de quelques élections partielles. Il s’opère dans son sein un travail de dissolution et de dispersion vraiment extraordinaire, qui doit singulièrement réjouis le cabinet. Tous les organes de la presse opposante sont en guerre les uns contre les autres. Ils se renvoient chaque matin les accusations, les menaces, les récriminations les plus vives. Un article de M. de