ET
DE L'ECOLE DE FOURIER
DEPUIS 1830.
II. Destinée sociale, par M. Victor Considérant.
III. Observations critiques sur la doctrine de Fourier, par M. Daurio.
Depuis quinze ans déjà, les disciples de Charles Fourier aspirent à la domination universelle ; ils ont multiplié les cours, les brochures, les journaux à les entendre, ils sont à la veille de déployer sur tous les points du globe une activité triomphante. Au fond, le fouriérisme se dissout ; pour s’étendre, il renonce à son drapeau, et malgré ses bravades retentissantes, au lieu de conquérir la société, la petite congrégation des phalanstériens est bien près d’être conquise. Le moment est venu d’analyser ce mouvement qui réalise un à un avec une docilité merveilleuse tous les phénomènes de l’erreur. Ce spectacle est triste, mais nous ne craindrons pas de le contempler. La lutte des idées excentriques contre la société n’a jamais peut-être été plus vive qu’à notre époque, et l’histoire des utopies a plus que jamais son à-propos.
Dans les crises révolutionnaires, il surgit toujours des inventeurs et des enthousiastes. Tous exercent une critique impitoyable, tous aspirent à la conquête du monde : animés par le souffle des révolutions, tous se présentent avec