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à Beaumont permettent d’espérer qu’avec de la persévérance on parviendra à de nouveaux résultats, et nous pensons que M. Toupiac, notaire à Beaumont, que M. de Crazannes, sous-préfet de Castel-Sarrazin, que M. Molins, professeur à la faculté des sciences de Toulouse, qui se sont livrés déjà avec fruit à d’actives recherche à ce sujet, redoubleront d’efforts. Il serait bien à désirer que l’on pût recouvrer quelques débris du moins de cette correspondance que Fermat entretenait avec tous les savans de l’Europe, ainsi que les manuscrits inédits de Viete, dont une lettre de Fermat, qui n’a jamais été publiée, nous fait savoir qu’il était dépositaire. Examinées avec persévérance, les archives du parlement de Toulouse peuvent fournir des renseignemens précieux sur la vie de Fermat, et peut-être obtiendra-t-on des résultats encore plus intéressans en suivant patiemment la descendance de Fermat, et en fouillant dans les archives particulières de ses héritiers, intéressés plus que personne à la gloire de ce grand géomètre.

Des recherches de cette nature ne doivent pas seulement embrasser la France : il faut les étendre à toute l’Europe. Une communication que nous avons reçue à ce sujet par M. Gar, savant distingué qui a exploré avec tant de fruit les bibliothèques de Vienne, et qui a fait paraître récemment à Florence, dans les Archives historiques, un si excellent catalogue des manuscrits de la collection Foscarini, nous a donné l’espoir fondé de retrouver en Allemagne un nombre considérable de lettres inédites de Fermat. Il est à présumer aussi que les manuscrits d’Huyghens, avec lequel Fermat était en correspondance, qui se conservent à la bibliothèque de La Haye, contiennent d’autres écrits inédits de l’illustre magistrat de Toulouse. Nous espérons que M. Uylenbroeck, savant physicien qui a tiré de ces manuscrits deux volumes de pièces intéressantes de Leibnitz, d’Huyghens, de L’Hospital, et qui a publié une espèce de commentaire d’Huyghens sur un écrit de Fermat, voudra bien nous éclairer sur ce point. Enfin, nous pensons qu’il existe probablement encore en Italie des lettres de Fermat à Torricelli ou à Castelli, et peut-être aussi quelques-uns des ouvrages manuscrits que ce grand géomètre, on le sait par ses lettres, aimait à adresser aux savans italiens.

On le voit, les sources où il faut puiser pour former une collection complète, des œuvres de Fermat sont nombreuses, et l’on peut être assuré que l’édition qui se prépare répondra, par le nombre et l’importance des pièces qu’elle contiendra, au vœu du pays. Les Œuvres diverses (Opera varia) de Fermat, le Commercium epistolicum de