à El-Kab. Le musée du Louvre possède un sphinx dont la base porte le nom d’Achoris, avec le titre d’aimé de Knouphis.
Mais le roi de cette dynastie dont il reste le plus de monumens est Nectanebo Ier, qui a régné entre 368 et 350, qui n’est mort, par conséquent, que dix-huit ans avant la venue d’Alexandre.
On peut citer d’abord un temple périptère, près de Medynet-Abou à Thèbes, qui est d’un assez mauvais travail, puis le propylon ou la porte moyenne du grand pylône du temple d’Isis à Philes ; il est couvert de bas-reliefs de fort bon style, représentant Nectanebo faisant son hommage à la déesse. C’est encore au règne de ce prince qu’appartient le petit temple découvert, situé à l’extrémité méridionale de l’île, dont les chapiteaux, comme le reste des ornemens architectoniques, sont du galbe le plus élégant et du travail le plus soigné. Mais deux monumens peuvent surtout (en Europe) donner une idée de la perfection que l’art égyptien avait conservée sous ce prince ; l’un consiste dans les lions qui décorent à Rome la fontaine de Termini, et sur lesquels ont été moulés en fonte ceux qui décorent les deux fontaines du palais de l’Institut à Paris. On peut les mettre à côté des plus beaux qui soient sortis du ciseau égyptien. Le second est un buste en granit rose, de Nectanebo, conservé au British Museum[1], d’un très beau travail ; le troisième est cette admirable statue mutilée, en basalte vert, trouvée à Sebennytus[2], et qui décore la salle du Zodiaque de la Bibliothèque royale. Ce torse, par la pureté et la finesse de son style égyptien, ne le cède en rien aux plus beaux restes de la sculpture égyptienne, et je ne puis oublier qu’un des habiles archéologues de notre temps, ne pouvant révoquer en doute le nom de Nectanebo, que porte la statue, me soutenait que ce nom avait été ajouté après coup sur une statue du temps de Sésostris ou de Menephtha : supposition gratuite, rendue tout-à-fait inutile par les observations contenues dans ce mémoire.
Ces ouvrages d’architecture et de sculpture sont plus remarquables, il est vrai, par leur mérite que par leurs dimensions ; mais, à en juger par ces seuls monumens, on est en droit de présumer que, si les Égyptiens avaient su conserver jusqu’à cette époque leurs arts et leur ferveur religieuse, ils n’avaient pas perdu davantage ce goût pour les œuvres gigantesques, qui semble avoir été un attribut particulier de