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élevée à 1,146,204 francs. Remarquons qu’il ne s’agit ici que de l’entretien des voies déjà établies, et que la construction des rues et places, nouvellement ouvertes figure à l’article des grands travaux neufs. S’il y a prodigalité, elle est moins à blâmer qu’une parcimonie mal entendue. Les progrès du pavage depuis quelques années, l’établissement des trottoirs combinés avec un bon système d’égouts, sont des travaux modestes qui ont contribué autant et plus que certains travaux d’art à l’embellissement de la capitale ; et si, par miracle, Philippe-Auguste se promenait aujourd’hui sur ces chaussées luisantes qui dans les beaux jours scintillent au soleil, il ne trouverait pas qu’on eût dépensé trop d’argent pour remédier aux pueurs de Lutèce.

Les constructions nouvelles qui ajoutent une valeur de plus au patrimoine de la commune forment dans le budget une section à part, sous le titre de dépenses extraordinaires, comme si elles n’étaient que l’emploi d’un excédant de recettes. L’importance de ce chapitre exige des subdivisions que nous allons établir, en nous aidant des recherches de M. Martin Saint-Léon. Sous le titre d’acquisitions et constructions diverses, ce judicieux administrateur a groupé les comptes relatifs aux monumens civils d’utilité commune. De 1830 à 1840, les travaux les plus importuns de cette catégorie ont été l’agrandissement de l’Hôtel-de-Ville, qui a coûté 16 millions, la construction de plusieurs mairies, de nombreux bâtimens appropriés aux besoins de l’enseignement, l’ouverture de quelques marchés nouveaux, la décoration de la place de la Concorde, etc., entreprises qui ont absorbé 21,228,120 fr. Pendant les dix années précédentes, on avait consacré aux travaux de même nature 11 millions de plus. Le second article concerne les églises. Après la révolution de juillet, la municipalité parisienne a dépensé en dix ans, pour les constructions ecclésiastiques, 3,623,805 fr. Pendant les dix dernières années de la dévote restauration, on avait consacré au même usage 10,459,795 francs, c’est-à-dire plus de la huitième partie du fonds disponible. Les travaux des ponts-et-chaussées, comprenant les quais et ports, les pavages neufs, les trottoirs, les carrières, etc., ont été quatre fois plus considérables depuis 1830 qu’antérieurement ; on y a destiné, année commune, 900,000 francs. Sous le titre de travaux hydrauliques, on entend la canalisation, les aqueducs et fontaines, les puits, les égouts. Cet article a été porté de 1820 à 1830 à la somme de 22,333,133 francs, par les énormes dépenses du canal de l’Ourcq et de ses embranchemens. De 1830 à 1840, on a pu réduire ce service à 17,184,637 francs. Les deux prescriptions essentielles de l’hygiène, l’abondante distribution des eaux saines, et le