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VOYAGE ARCHÉOLOGIQUE
À NINIVE.


I. — L’ARCHITECTURE ASSYRIENNE


L’Égypte a été partout explorée. Dans les loisirs que leur laissait la victoire, les soldats de la république française ont escorté nos savans aux Pyramides et au milieu des ruines de Memphis ; Thèbes leur a ouvert ses portes, et Desaix, en passant à Philé, a gravé son nom sur la croupe d’un grand sphinx. Après eux, suivant le chemin qu’ils avaient tracé si glorieusement, Champollion est allé déchiffrer les hiéroglyphes de Louqsor et de Medinet-Abou. Depuis long-temps donc, l’Égypte était connue, la plupart de ses monumens, traduits par le burin, nous avaient transmis les arts et la religion des Pharaons. Palmyre, cette ville pour ainsi dire fabuleuse, dont l’Arabe jaloux ne laisse point approcher le voyageur, a vu Volney s’asseoir à l’ombre de ses mille colonnes. Doutant de tout, interrogeant le passé, le philosophe a reposé sa tête sur le parvis du temple du Soleil. C’est là qu’il médita les Ruines. Nous connaissions Persépolis ; l’incendie auquel Alexandre, ivre de vin de Perse, applaudit sur les marches brisées du trône de Darius, n’a pas tout consumé ; et de nobles débris ont échappé